19 avril 2015

Suite de nos aventures au plus profond de la jungle....



Marche ou crève l’après-midi

L’après-midi, tout changera. Au lieu des chemins relativement praticables du matin, nos chers guides nous mènent à travers montagne, dans la vraie jungle, pas celle pour les touristes. Il n’y a aucune piste, ou alors elle a été empruntée par des animaux quelques semaines auparavant. 
Des arbres nous barrent régulièrement le chemin, des lianes nous lacèrent le visage, des feuilles mortes nous font glisser. Les guides marchent à un rythme infernal, ne s’arrêtant que pour tailler dans les lianes qui peuvent bloquer le chemin.
La forêt est dense, difficile et le chemin emprunté est pentu au diable. Un montagnard, un vrai, ne monte jamais en ligne droite. Il zigzag pour atténuer la pente. Ils ne connaissent apparemment pas la méthode. Ici, la ligne droite est le chemin le plus cours en montagne. 
Nous passons des cours d’eau à moitié asséchés sur des bambous qui craquent horriblement sous nos pas. Nous plongerons nos pieds dans de la boue, de l’eau et de la bouse de Buffalo. 
La fatigue commence à se faire sentir. Les lanières des sacs nous lacèrent les épaules et la chair. Nous avons mal, partout. Il faut continuer à avancer.
De temps en temps, de petites pauses de moins de cinq minutes nous permettent de souffler et d’écouter distraitement les explications de Song sur telle ou telle particularité de la jungle. Au diable les pauses, on veut s’arrêter pour de bon.
Quatre longues et difficiles heures plus tard, nos tortionnaires nous indiquent enfin que nous sommes arrivés à destination. Enfin.














Voici la vidéo de notre petite ballade de santé à travers la jungle:



Campement

Nul repos pour les guerriers de la jungle, il nous faut préparer le bivouac. La structure est déjà en place. L’endroit a été utilisé quelques mois auparavant, et cela se sent. Toutes les feuilles de bananiers sont sèches et inutilisables. Il faut commencer par tout nettoyer.
Ensuite, pendant que madame donne un coup de main à la cuisine et cherchait du bois pour le feu, ces messieurs s’enfonçaient dans la jungle pour chercher les feuilles de bananiers qui allaient nous servir à tout.
Il faut traverser un cours d’eau, marcher à moitié sur des pierres, moitié sur des bambous à moitié morts pour arriver aux plans de bananiers. Nous les ramenons sur le dos. Ce n’est pas très lourd, mais volumineux. Il nous faudra plusieurs allers-retours pour tout récupérer.





En deux temps trois mouvements, l’abri prend rapidement forme et nous avons notre maison pour le soir. J’ai déjà connu plus confortable, soit dit en passant.







Pendant ce temps, Lauryanne et Khim avaient terminé de préparer le feu et commençaient à couper les légumes et la viande pour le diner du soir.
Song et Khim utilisent la même technique qu’à midi, avec des bambous pour en soutenir d’autres qui servent de marmite. Je suis abasourdi par les vingt-mille utilisations possibles de cette plante peu considérée en Europe.








Nous profiterons de la préparation du repas pour nous changer et nous reposer un peu, j’avoue que j’aurai sombré sans l’arrivée d’invités inattendus.

Attaque de Buffalo

En plein milieu de notre préparation donc, un Buffalo fait son apparition au loin. Loin étant une petite centaine de mètres. Vous savez ce que c’est, un Buffalo ? C’est une bête énorme, pesant plusieurs tonnes avec des cornes à vous éventrer d’un rien. Ils me rappellent les taureaux.
Le Buffalo se met en route dans notre direction. Puis un second, et un troisième. Il semblerait que notre bivouac se trouve en plein sur une piste utilisée par ces charmantes bêtes. Elles n’ont que faire de notre présence, elles avancent. Nous avons un coup de stress énorme. Nous n’étions pas rassurés.
Je regardais déjà aux alentours pour repérer où se replier s’ils décidaient de continuer dans notre direction. Nos sacs et nos affaires n’y survivraient pas.
C’est là que Khim prend un bout de bambou qu’il taille en vitesse et se met à souffler dedans. Cela créé un son grave et vibrant qui les fait arrêter. Il avance sur eux en continuant à souffler dedans. Les Buffalo reculent et finissent par partir dans un lourd bruit de pas écrasant la végétation et faisant vibrer le sol. Nous sommes saufs.



 Et voici la vidéo de l'attaque:


Dodo

Après cela, il ne restait plus qu’à reprendre notre calme et faire un bon repas autour du feu de cuisine. Comme à l’habitude, ce sera riz avec quelque chose. On ne se plaint pas, le Sticky Rice (Riz gluant) est une véritable découverte au Laos. Nous adorons.





Dormir ne sera pas de tout repos. Des bêbêtes nous frôlent en continu, et montent sur les lèvres de Bastien qui sera bon pour une belle frayeur. Lauryanne et moi nous emmitouflerons dans nos pulls et nous engouffrerons dans nos sacs de couchage, avec des serviettes sur le visage. Rien qui dépasse. 
Le sol est dur. Pas étonnant, quand on considère qu’on dort à même le sol, si ce n’est la feuille de bananier qui nous protège de la saleté.




La nuit a été courte.
Demain est un autre jour.
La suite au prochain article.

0 Commentaires:

Enregistrer un commentaire