Mariage Laotien

Où comment se faire inviter à un Mariage Au Laos pour les nuls ! Sacrée soirée que nous avons passé là.

Se faire inviter à un mariage

Il était 18 h et nous étions habillés comme des ploucs pour aller casser la croute à proximité de l’hôtel. J’attendais Lauryanne sur le perron quand j’aperçus un homme d’une trentaine d’années, bien habillé, à l’occidentale. Ah tiens, c’est rare. Il tenait un carton d’invitation violet dans les mains et le consultait sans arrêt. Étant sans gêne, je m’approche.

— C’est super joli votre carton, c’est quoi ?

L’homme lève la tête et me regarde, surpris. Un sourire apparait aussitôt sur son visage aux traits typiquement asiatiques.

— C’est pour un mariage

— Le vôtre ? demandais-je innocemment.

Un grand rire accueille ma bêtise.

— Non non, celui d’un très bon ami.

— C’est super beauuuuu

Et là, je ne sais pas ce qui lui a pris. Soit il a aimé mon grand sourire ravageur, ce qui serait inquiétant étant donné que je ne suis pas porté sur les hommes ; soit il s’est dit que cela allait animer la soirée ; soit il voulait emmerder son « ami ».

— Tu veux venir ?

Pour le coup, j’étais sur le cul. Je vois d’ici mes beaux-parents faire la tête.

— Il pourrait quand même éviter les gros mots.

Pardon.

Donc, ébahi par la soudaine proposition, je décide d’applique une règle toute simple pour s’éclater dans la vie : dire oui à tout.

Cette fois, je dois rassurer les miens de parents, nous faisons ça avec modération. Si si. Promis.

C’est sur ces entrefaites que Lauryanne sort de sa caverne. 

— Chou, ça te tente d’aller à un mariage ?

Sa tête valait tout l’or du monde.

On finit donc par embarquer dans le Pickup énorme du gentil monsieur qui s’appelle Tey. Il nous conduit à travers des routes défoncées et sombres vers une maison un peu perdue pour récupérer un ami. Peu après, nous arrivons enfin à la salle de mariage. Et quelle salle !! 

Le Mariage

Commençons par le début. On rentre, comme il se doit, pas la porte principale et devons saluer toute la famille alignée pour accueillir les invités. On se sent comme deux poissons dans un four à 200c. Je deviens cramoisi, Lauryanne a les yeux en mode soucoupe volante. 

Les membres de la famille aussi ont les yeux qui sortent de la tête. Je crois que Tey est allé un peu fort dans le mauvais gout. Ce serait comme si votre porte invitait deux touristes japonais à votre mariage. Deux touristes habillés comme des ploucs, je le rappelle. En France, je ne crois pas que les gens seraient restés aussi polis qu’au Laos. Pas un ne dira un seul mot. Étonnant.

Les mariés sont adorables, deux petites poupées laotiennes de Ken et Barbie.

C’est à ce moment-là qu’on aperçoit la salle de mariage dans toute sa splendeur. Elle est immense et semble contenir une centaine de tables garnies de toutes sortes de victuailles, à raison de dix personnes par table. Faites les comptes.

Tout est richement décoré avec des couleurs pétantes. Une sorte de violet rose bonbon semble être à l’honneur. J’imagine la guéguerre qu’ont dû se livrer les deux familles pour choisir le moindre objet. Plusieurs années de négociations au moins. 

Nous allons goûter tout un tas de trucs aussi bizarres que délicieux. Comme quoi il ne faut pas juger sur l’apparence. Je vais peut-être réessayer les olives un de ces jours.

Tey et ses potes nous mènent la vie dure. Ils ont un petit jeu sympa qui consiste à boire dès que l’un des convives touche à son verre. Effleurer par mégarde compte aussi comme « toucher ». Les femmes ne semblent pas tenues de s’y joindre, mais pas de pot pour ma pomme, pas les hommes. Je dois suivre, sinon j’insulte leur culture, ou je ne sais quoi. Je n’aime pas la bière. Vraiment pas. Mais des fois, il faut savoir se sacrifier.

Les enfants

Ils étaient tous adorables et s'amusaient autour des mariées et des danseurs. ils allaient aussi donner des bouquets de fleurs aux chanteurs

Les mariés

Entretemps, les derniers invités ont fini par arriver et les familles ont rejoint leurs tables. Il est temps de commencer la soirée proprement dite. Des chanteurs et chanteuses se relaient sur scène pour entonner les mêmes airs suaves. Du moins, c’est l’impression qu’on en a.
Renseignement pris auprès de Tey, ils sont tous super connus au Laos. Des artistes qui sont venus exprès de la capitale, Vientiane, pour animer le mariage en grande pompe de la bourgeoisie Laotienne. Car c’est bien de cela qu’il s‘agit. Voilà les stars en question, si jamais vous les connaissez.

et bien sur une petite vidéo s'impose:

Les mariés se lèvent ensuite pour entamer la première danse. C’est lent, c’est posé et en rythme. 

Ils feront plusieurs fois le tour de la salle pour remercier les invités et leur faire boire du whisky (!!).

Voici la vidéo des mariés:

Les danses

Commence ensuite les danses endiablées et rythmées par une musique digne des meilleures discothèques européennes. 

Je plaisante.

Les danses sont d’un calme et d’une sérénité à toute épreuve. On aimerait les voir se lâcher, courir, sauter et hurler, mais non. Elles sont à l’image du pays, zen. 

Pire encore, ils dansent tous de la même manière, en même temps et en rythme. Pas un pas de danse de travers. C’est envoûtant de les voir se déhancher dans leurs robes soyeuses et chatoyantes. Il faut le voir pour comprendre. Je vous laisse admirer les vidéos.

Voici une vidéo de la première danse:

On s'y est même pris au jeu:

Après plusieurs danses lentes, le rythme s’accélère un peu. Cherchez l'intrus !!!!

La soirée se terminera comme elle avait commencée, avec la gueule de bois :)

Et la surprise de la fin: Majd qui danse comme un véritable laotien: