28 octobre 2014

A l'ombre de sa grande sœur Fès, Meknès est souvent méconnue et ignorée des touristes, alors que la ville offre de nombreux sites historiques.




A partir de Fès, sous choisissons d'aller à Meknès en train au lieu de louer une voiture. Il n'est qu'à admirer la conduite agressive (c'est un euphémisme) des marocains d'ici pour abandonner toute velléité de prendre le volant. De toute façon, à 20dh le ticket et 30 min à peine de trajet, le train vaut vraiment le coup, d'autant plus que les trains sont en général ponctuels et propres.


La citadelle de Moulay Ismail

L'arrivée se fait à l'une des deux gares de la ville. A partir de là, il est assez simple de prendre un taxi pour se rendre à Bab Mansour (porte Mansour) qui se trouve en plein milieu de tous les points intéressants de la ville. Bab Mansour est une des portes d'entrée de la médina de Meknès, est richement décorée et énormissime. 

A partir de Bab Mansour, on peut voir une grande place rappelant Jamaa el Fna à Marrakech, et la médina de l'autre côté, ainsi que la ville nouvelle plus loin, les quartiers du Mellah (quartiers juifs à l'époque) et les murailles d'enceinte du palais de Moulay Ismail.


Cette muraille énorme est justement La première chose qui impressionne le visiteur. Elle court sur 9 km, et entoure complètement l'énorme complexe construit par Moulay Ismail, un des plus fameux rois du Maroc, et contemporains de Louis XIV. Moulay Ismail a régné pendant plus de cinquante ans, et laissera un royaume riche et étendu (le Maroc comprenait la Mauritanie à l'époque). Meknès était sa capitale, et le palais son cœur. 
Parfois, plusieurs murailles se suivaient l'une l'autre pour assurer une meilleure défense de la ville et du palais. Ainsi, le pauvre soldat ennemie ayant réussi par je ne sais quel miracle à passer par-dessus la première muraille de plus de 10m de haut, se retrouve devant une seconde, tout aussi énorme. Ces murailles font plus de 4m de large! 

Plusieurs portes richement décorées permettent l'entrée dans l'enceinte. Pour certains encore gardée s par des soldats en arme. A priori, le roi actuel utilise une partie du palais de Moulay Ismail comme résidence royale. Résidence qui fait quand même plus d'un km de long!
La visite de la muraille peut se faire en calèche pour les plus fainéants, mais nous avons préféré le faire à pied pour pouvoir admirer ce chef d'œuvre à loisir. N'ayant prévu ni eau, ni assez de casquette, j'avoue que la fin de la marche fut difficile.

Les greniers de Moulay Ismail

Au bout, nous avons trouvé l'entrée des greniers de Moulay Ismail. 

A priori, rien d'intéressant, mais nous avons choisi d'y entrer par fatigue je suppose, pour échapper ne serait-ce que quelques minutes au soleil abrutissant, malgré un mois d'octobre déjà bien entamé. Bien nous as pris, car ce petit détour nous prendra quand même une heure de temps et vaut largement le déplacement. A l'entrée, on paye 10dh par personne (décidément, les monuments ne sont vraiment pas cher par ici) et choisissons de suivre un guide.
La première chose qui nous étonne, c'est la fraîcheur des lieux. La 'climatisation' comme l'appelle notre guide est naturelle, grâce à des matériaux de construction naturels (je ne me rappelle plus lesquels) et à des murs faisant parfois 10m de large!

De grandes salles servaient à entreposer le foin pour les chevaux de sa majesté, la nourriture à conserver ou bien même de résidence royal de temps en temps. 
La taille des salles est tout simplement impressionnante!



Dans une des salles, un robinet permet de profiter d'une eau particulièrement gouteuse et fraiche. Elle viendrait directement d'une source dans l'atlas par un réseau souterrain. Ainsi, le roi avait à sa disposition une source d'eau inépuisable et fraîche en cas de siège, et des greniers gigantesques pour la nourriture. Bon courage pour prendre la ville dans ce cas avec un 'simple' siège. 
A l'époque, pas de pompe ni de robinet, c'était à la main qu'il fallait remonter l'eau fraîche dans des sauts. Heureusement pour les gens du palais, il y avait suffisamment d'esclaves et de prisonniers de guerre pour cela :)

A l'autre bout de l'ensemble de salles composant le grenier, nous retrouvons les écuries du roi, qui accueillaient jusqu'à 1000 chevaux, 4 par piliers si j'ai bien suivi. Une bonne partie de la cavalerie était ainsi à disposition en cas d'attaque.

D'ailleurs, juste à l'extérieur des greniers du roi, se trouve un large bassin d'eau qui servait à abreuver les chevaux ainsi que de réserve d'eau potable. Aujourd'hui, c'est un lieu de promenade prisé.

La médina de Meknès

Avant d'entrer dans la médina, nous profitons de la grande place juste en face pour casser la croute. De nombreux petits restaurants se font la guerre (littéralement) pour attirer le chaland. Ainsi, des rabatteurs assez agressifs nous ont abordés, et pour certains coupé le chemin quand nous nous sommes décidés pour l'un des bouisbouis. C'est vraiment désagréable, et j'espère vraiment qu'ils comprendront un jour qu'ils font fuir la clientèle en agissant de la sorte. Qui plus est, aucun des 'restaurants' n'a de toilettes. La seule option étant les toilettes publiques sous la coupole verte au bout de la place. Toilettes à la turque et pas de PQ. Le bonheur. Bon, ça ne coute que 1DH, c'est déjà ça !

Connaissant celle de Fès, j'avoue avoir été un poil déçu par la médina de Meknès. Les rues sont plus larges, les commerçants assez calmes et les habitants plus froids (c'est notre impression), du coup la médina ne propose pas la même atmosphère de folie furieuse que celle de Fès.


Nous finirons par tomber sur un marché à cheval entre la médina et la ville qui offre un sacré spectacle, avec une foule bigarrée et des marchands ambulants vendant toute sortes de marchandises, tel les babouches à 20dh, la colle à 3dh, les jouets divers et variés (nous avons opté pour un jeu d'échecs de poche à 15dh) ainsi que divers fruits et légumes, parfois inconnus au bataillon.



Conclusion

Meknès est une sacrée ville. Ancienne ville impériale, elle a gardé l'ensemble des murailles, des palais et la médina qui en ont fait une des grandes villes du Maroc. Elle est au cœur des régions berbères et a su garder des atouts non négligeables pour attirer le visiteur. J'avoue que je serais volontiers resté 1 ou 2 jours de plus et reviendrait sans doute un de ces jours. 

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